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Qualité de l’air : un devoir pour le chef d’entreprise |
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Tout
chef d’entreprise doit s’assurer de la qualité de l’air dans les locaux
de travail et investir pour cela dans des appareils de purification
appropriés. Pour limiter les dangers liés à la pollution, mieux vaut
faire confiance à des spécialistes. |
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Les
salariés doivent respirer un air sain. Le Code du travail fixe des
objectifs aux employeurs pour les locaux où le personnel intervient. Il
impose de maintenir un état de pureté de l’atmosphère préservant la
santé des travailleurs (en se débarrassant des polluants) et d’éviter
les élévations exagérées de température, les odeurs désagréables et une
humidité trop importante. Pas simple d’assurer à ses salariés une qualité optimale d’air respirable dans les locaux de l’entreprise. La pollution de l’air est en effet un phénomène complexe, qui associe de nombreux facteurs : production industrielle, foyers de combustion, fours, manutention, broyages, tri de déchets, transports... Les locaux de travail doivent respecter des règles en matière d’aération, ventilation et d’assainissement de l’air. La réglementation concerne les locaux fermés où le personnel est appelé à séjourner. Elle s’applique aussi à tous les autres lieux où les salariés doivent intervenir lorsqu’il existe un risque lié à la qualité de l’air. Le Code du travail impose de maintenir un volume d’air minimum pour les salariés et un seuil de renouvellement de l’air. La qualité de l’air doit être telle qu’elle préserve la santé des salariés, sans température trop haute, ni odeurs désagréables, ni effet de condensation due à l’humidité. |
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S’attaquer à la source |
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Il
est nécessaire, et donc recommandé, de s’attaquer tout d’abord à
l’origine de la pollution, à la source. La lutte contre la pollution de
l’air repose pour cela sur deux moyens principaux et complémentaires :
la ventilation, d’une part, l’assainissement des locaux de travail,
d’autre part. Ces dispositions concernent tous les lieux où le
personnel doit intervenir, et où se trouve un risque lié à la qualité
de l’air. Pour Jean-François Merle, directeur marketing et
communication de Delta Neu, le bénéfice d’un air sain est triple :
«social, économique et environnemental. Social car la protection du
personnel est indispensable à la fois pour des raisons de santé,
notamment du fait des vapeurs d’encre, des poussières de bois et autres
particules cancérigènes, mais aussi de sécurité avec l’évitement, par
des mesures ATEX (atmosphères explosives) d’explosions dues à la
présence dans l’air de poussières potentiellement explosives.
Économique, car cette protection génère des gains de productivité :
baisse de l’absentéisme, baisse des arrêts de production pour
maintenance… Le traitement de l’air permet également de récupérer des
déchets et de les valoriser : copeaux de bois, papier, carton, métal ou
plastique. |
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Évaluer le poste de travail |
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Pour
qu’un système de ventilation soit efficace, une analyse préalable du
poste de travail est nécessaire. La conception d’un dispositif de
captage efficace doit tenir compte du processus polluant et des valeurs
limites d’exposition réglementaires ou recommandées par les organismes
de normalisation. La valeur cible d’exposition en milieu industriel est
généralement fixée à 30% de la valeur d’exposition admissible. Plusieurs paramètres ont une influence sur l’exposition du travailleur et doivent être pris en compte lors de la conception d’une installation de ventilation : la nature et les caractéristiques physico-chimiques de la source polluante, les conditions d’émission et l’interaction du travailleur avec la source et le milieu du travail. |
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Deux catégories de locaux |
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La
réglementation distingue tout d’abord les locaux dits à pollution non
spécifique (articles R. 4222-4 à R. 4222-9 du Code du travail) : ce
sont ceux où la pollution est liée à la seule présence humaine, à
l’exception des locaux sanitaires. Ensuite, viennent les locaux dits à
pollution spécifique dans lesquels des substances gênantes ou
dangereuses pour la santé sont émises sous forme de gaz, vapeurs,
aérosols solides ou liquides (articles R. 4222-10 à R. 4222-17 du Code
du travail). Cette catégorie recouvre également les locaux pouvant
contenir des sources de micro-organismes potentiellement pathogènes et
les locaux sanitaires. |
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Ventiler et assainir l’air |
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Lutter
contre la pollution dans les lieux de travail consiste à réduire, à un
niveau le plus faible possible, ces risques de pollution quelle que
soit leur origine. La ventilation, à prévoir dès la conception des
locaux, permet à la fois d’extraire tous les polluants, d’aérer pour
obtenir assez d’air neuf, d’éviter les courants d’air et les variations
de température, et d’obtenir un air salubre sans odeurs gênantes. |
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Démarche pour envisager l’installation d’un système de ventilation |
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•
Définition précise de la situation de travail et du local à traiter
(inventaire des données immuables et des contraintes liées au processus
industriel, aux Hommes, à l’environnement…) • Détermination et classification par niveau de risque des sources de pollution (caractéristiques physico-chimiques des polluants) • Détermination de la solution technique de captage et de ventilation, en tenant compte des évolutions probables du processus industriel et des incompatibilités éventuelles de certains polluants (poussières et humidité, cyanures et acides…) qui nécessitent la séparation des circuits • Détermination des paramètres pour l’installation (vitesse, débit, chauffage, diamètre, perte de charge…) afin de garantir les performances et d’optimiser les consommations énergétiques • Choix des composants (bouches, canalisations, matériaux ou ventilateurs) • Implantation et localisation des composants en fonction des contraintes (disposition des locaux, entretien ultérieur à prévoir, trappes de visite…) • Réception et mise en conformité de l’installation • Rédaction d’une consigne d’utilisation tenant compte de la notice d’instruction fournie par le maître d’ouvrage, qui permettra le suivi des performances de l’installation dans le temps |
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Locaux à pollution non spécifique |
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Pour
ces locaux, une ventilation naturelle permanente par des ouvertures
accessibles et manœuvrables (fenêtres, portes…) est possible sous
certaines conditions de volume et de travail (voir encadré). Dans le
cas d’une ventilation mécanique, il faut respecter un débit minimum
d’air neuf à introduire. Le recyclage de l’air peut-être possible mais
il doit être épuré avant réintroduction, l’air recyclé n’étant pas pris
en compte pour le calcul du débit minimal d’air neuf introduit. En cas
de panne du système d’épuration ou de filtration, le recyclage doit
être arrêté. Enfin, il est interdit d’envoyer l’air extrait d’un local
à pollution spécifique dans un local à pollution non spécifique, même
après épuration. Ces points sont spécifiés dans le Code du travail. |
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Deux concepts de ventilation |
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Dans
l’industrie, deux techniques de ventilation sont principalement
utilisées pour assainir le milieu de travail : la ventilation locale
par captage à la source, et la ventilation générale de dilution. La
ventilation par captage consiste à placer un capteur près de la source
polluante pour empêcher le polluant d’atteindre la zone respiratoire du
travailleur, et en limiter la dispersion dans l’espace. Le Code du travail indique que le captage de l’air doit se faire au plus près des sources d’émission de la totalité des polluants. Le captage doit notamment tenir compte de la nature, des caractéristiques et du débit des polluants ainsi que des mouvements de l’air. En cas d’impossibilité technique de captage, le chef d’entreprise doit prévoir la dilution et l’évacuation des polluants résiduels par la ventilation générale. L’extraction par captage doit être réalisée avec un matériel adapté évitant notamment la formation d’étincelles. Quand ces substances sont des gaz ou des vapeurs inflammables, leur concentration doit être maintenue à la plus faible valeur possible et rester inférieure à 25% de la limite inférieure d’explosivité (LIE), dans l’ensemble de l’installation, et à 10% de cette limite si des personnes travaillent dans cette atmosphère. Quand ces substances sont des poussières inflammables, il faut éviter la formation de nuages de poussières et, notamment, supprimer par des nettoyages fréquents et de préférence effectués par des systèmes d’aspiration centralisée haute dépression tout dépôt de poussières susceptibles de se soulever et utiliser des conduits d’extraction aussi courts que possible. Les dispositifs d’entrée d’air compensant les volumes extraits doivent être conçus et disposés de façon à ne pas réduire l’efficacité des systèmes de captage. Un dispositif d’avertissement automatique doit signaler toute défaillance des installations de captage qui n’est pas décelable par les occupants des locaux. En raison de leur fiabilité, les dispositifs d’avertissement et de surveillance fonctionnant suivant le principe de la sécurité positive doivent être préférés à tout autre système. Un système est dit «de sécurité positive» lorsqu’un incident quelconque susceptible de l’empêcher de jouer ultérieurement correctement son rôle provoque sa mise automatique en position de protection. |
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Une balise en prévention |
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Valérie
Delbart est responsable recherche et développement chez Azimuth
Monitoring, qui commercialise un outil d’évaluation de la qualité de
l’air, le Fireflies. «Nous nous adressons à des ingénieurs sécurité et
environnement et à tous types de personnes en rapport avec la qualité
de l’air intérieur. Les balises que nous commercialisons sont
autocommunicantes, elles transmettent tout un ensemble de données,
comme le taux d’humidité, le taux de dioxyde de carbone et de
différents composés gazeux organiques à un serveur qui analyse ces
données.» Cet outil de gestion est accessible à partir d’un site
internet dédié et personnalisé. Il permet de déterminer les dérives et
anomalies éventuelles, en fonction d’un étalonnage de la balise. Une
alarme est automatiquement déclenchée le cas échéant. L’intérêt du
procédé : il ne nécessite aucun câblage et permet de gérer
simultanément tout un parc d’immeubles. Son autonomie est assurée par
des piles dont la durée de vie atteint un an et demi, sur une base de
relevés horaires. Ses limites : «il ne s’agit pas d’un spectromètre,
précise Valérie Delbart, la balise est un outil à utiliser en
préventif, ou en curatif, grâce aux mesures réalisées minute par
minute. Il faut le concevoir comme un outil d’aide à la décision.» |
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Pollution persistante |
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S’il
est impossible d’éliminer les polluants par le système de ventilation,
des équipements de protection individuelle doivent être fournis aux
salariés. Ces équipements seront choisis et adaptés en fonction de la
nature du risque auquel les travailleurs sont exposés. Ils ne doivent
pas les gêner dans leur travail ni, autant que possible, réduire leur
champ visuel. Le chef d’établissement doit prendre les mesures
nécessaires pour que ces équipements soient effectivement utilisés,
pour qu’ils soient maintenus en bon état de fonctionnement et
désinfectés avant d’être attribués à un nouveau titulaire. |
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10ème Conférence internationale sur la ventilation industrielle |
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Cette
conférence aura lieu à Paris (Maison de la Mutualité) les 17, 18 et 19
septembre 2012. Elle est organisée par l’INRS, en partenariat avec le
CSTB, l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur et le CETIAT. La
ventilation industrielle a pour objectifs de protéger la santé, de
prévenir la pollution de l’environnement et de garantir la qualité des
produits fabriqués. Ces objectifs doivent être atteints en ayant le
souci permanent de l’efficacité énergétique et du développement
durable. Cette conférence permettra aux experts en ventilation
industrielle, en hygiène du travail, en ingénierie aéraulique des
bâtiments et des procédés industriels, aux concepteurs d’équipements de
ventilation et de filtration, aux responsables techniques de groupes
industriels, aux gestionnaires de bâtiments du tertiaire, aux
prescripteurs institutionnels et aux universitaires de présenter leurs
travaux de recherche/développement et de confronter leurs pratiques
professionnelles dans le domaine de la ventilation industrielle. |
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Quelques conseils pour bien assainir | ||
Si
vous envisagez une installation, voici quelques conseils à suivre :
faire appel à un organisme agréé pour identifier le type de polluant et
en mesurer les quantités émises au regard des normes en vigueur.
Choisir un prestataire expérimenté dans le traitement de l’air, capable
de réaliser une prestation sur mesure, et mettre en place un système de
A à Z. Contrôler le niveau des certifications qu’il peut présenter : ISO 9001, ATEX… Sélectionner un prestataire capable de garantir un taux de polluants si possible inférieur au minimum imposé. Vérifier que le taux de rejet dans l’air, après installation, est au minimum conforme à la législation. Faire en sorte que les mesures de protection ne dégradent pas l’ergonomie du poste de travail. Choisir un prestataire très au fait des questions énergétiques. Une installation de traitement de l’air a un coût, et vous devez veiller à obtenir la meilleure prestation au moindre coût. |
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Ventilation mécanique de locaux à pollution non spécifique : débit minimal d’air neuf par personne en fonction du local |
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Bureaux, locaux sans travail physique 25 m3 par heure Locaux de restauration, de vente, de réunion 30 m3 par heure Ateliers et locaux avec travail physique léger 45 m3 par heure Autres ateliers et locaux 60 m3 par heure Les débits minimaux s’appliquent à de l’air neuf pris directement sur l’extérieur sans transiter dans d’autres locaux. Cet air peut être mélangé à de l’air recyclé sans que cela puisse réduire les débits d’air neuf prescrits. La ventilation mécanique peut néanmoins être arrêtée en cas d’inoccupation des locaux. l’air recyclé n’est pas pris en compte pour le calcul du débit minimal d’air neuf prévu dans le tableau ci-dessus. |