La volonté affirmée par Dominique Vacher, Président de DVConseils et secrétaire du Groupe d'Echanges des Préventeurs Interentreprises (GEPI) dans son livre intitulé « Entreprises, arrêtez de manager la SST »,  est de sortir ce domaine de son statut de contrainte, pour en faire une source d’opportunités au service de la performance de l’entreprise.

La SST et la prévention sont encore trop souvent perçues  comme des contraintes par les entreprises et leurs dirigeants. C’est en partant de ce constat, que Dominique Vacher, propose une vision résolument différente, dans son ouvrage : " Entreprises, arrêtez de manager la SST ".

« Mon livre a pour objectif de faire comprendre que cette contrainte est pour le monde de l’entreprise une formidable opportunité pour améliorer les performances des sociétés. Or, dans les faits, on n'en est loin. Dans un grand nombre d’entreprises, la SST est traitée comme un objet en tant que tel, déconnecté de la production et du travail. On l'aborde « en plus », quand on a un peu de temps.

Cela se traduit, par des entreprises qui se contentent le plus souvent de doter leurs salariés d'équipements de protection individuelle ». Or, pour Dominique Vacher, si elle change sa vision de la SST, l’entreprise peut en faire un moyen contribuant à  sa bonne santé économique. « Je veux faire comprendre aux dirigeants, que respecter mieux la santé de leurs salariés leur permet, chiffres à l'appui, d’améliorer la performance de leur société. En effet, pour exceller en SST, il faut développer un ensemble cohérent de pratiques, tant sur le plan organisationnel et technique, qu'humain, qui servent la performance globale de l'entreprise. Comme je le démontre dans ce livre, avec des exemples concrets, tirés de mon expérience. Si je parviens à les convaincre ;  j’aurais apporté ma pierre à l'édifice... ».

> 3 questions à Dominique Vacher, président de DVConseils

Pourquoi la SST est-elle perçue comme une contrainte pour les dirigeants d’entreprise ?

"De façon encore majoritaire, les employeurs s'occupent de la santé de leurs employés pour répondre à la législation et aux attentes des représentants des salariés, par crainte d’amendes ou pour éviter des problèmes d’image. En outre, les dirigeants ne disposent pas toujours des compétences internes ou externes, qui leur permettraient de faire en sorte qu’il en soit autrement. Ils sont donc confrontés à une réglementation touffue et complexe, comme la production du Document unique… Autant d'obligations qui transforment pour eux, la SST en un repoussoir".

Quel levier pour que cela change ?

" Il faut faire comprendre aux dirigeants d’entreprises que lorsque l'on est bon en SST, on l’est aussi pour tout le reste. Les managers qui sont souvent jugés sur le « délivré », la productivité…, doivent comprendre qu’en travaillant avec un préventeur , ils vont gagner du temps, de l’argent et "casseront" moins les salariés placés sous leur responsabilité. La SST devient alors une vraie priorité, y compris dans les actes ; si l’entreprise comprend ce message. Pour résumer, on peut dire que le taux de fréquence des accidents du travail est le reflet du niveau de maîtrise de ses activités par une entreprise. Plus le taux de fréquence est grand, moins on maîtrise ses activités…"

Les préventeurs sont-ils capables de tenir ce discours dans les entreprises ?

Certains sans doute. Mais ils sont en général, loin de maîtriser les pratiques et le discours qui fera basculer le management de l'entreprise. Il manque très souvent, une formation aux préventeurs qui leur permettent de tenir le langage de l’entreprise dont l’objectif est de gagner de l’argent. La prévention y participe. Aux préventeurs de s'approprier ces pratiques et de faire passer ce message, par les dirigeants…