Du bon et du moins bon…
L’Assurance Maladie – Risques Professionnels (branche accidents du travail et maladies professionnelles AT/MP) a publié son rapport 2016 sur les chiffres de la santé au travail et le bilan de ses actions. La sinistralité se maintient à un niveau bas grâce à un recul important de certains risques et maladies, notamment dans des secteurs traditionnels. La situation est plus contrastée dans certains secteurs d’activité comme les soins à la personne.
Baisse dans la plupart des secteurs de l’industrie
Plus d’un million de sinistres (accidents du travail, de trajet et maladies professionnelles) ont été reconnus et pris en charge en 2016, dont près de 764 000 ayant entraîné un arrêt de travail ou une incapacité permanente.
La fréquence globale des accidents du travail (AT) poursuit sa baisse et se stabilise à un niveau historiquement bas (33,8 AT pour 1000 salariés). Principal secteur touché par les accidents du travail, le BTP connaît une nouvelle une baisse de fréquence de 3,1% de ses AT (60 AT pour 1 000 salariés) alors que l’aide et services à la personne enregistrent une hausse de 2 % avec un indice de fréquence préoccupant (94,6 AT pour 1 000 salariés, soit trois fois plus que la moyenne). En 10 ans, la sinistralité AT de ce secteur, en pleine croissance, aura augmenté de 45 %.
Le secteur de l’intérim connaît une hausse de son indice de fréquence de 7,8 %. En augmentation depuis 2015, la hausse des AT dans ce secteur peut être le signe avant-coureur d’une reprise économique.
Les accidents de trajet sont en légère hausse de 1,2 %, pour la deuxième année consécutive.
La métallurgie et la chimie enregistrent une baisse de leur IF autour de 2 % (respectivement -2,3 % et -2,0 % par rapport à 2015). Enfin, l’alimentation connaît une diminution de 1,1 %.
Inversion de tendance
En ce qui concerne les maladies professionnelles, l’inversion de tendance, survenue en 2012, se poursuit en 2016, puisque le nombre de pathologies prises en charge est en diminution (- 4,3 %). Les troubles musculo-squelettiques (TMS) reculent de manière importante (-4,1 %) de même que les maladies liées à l’amiante (-9,5 %), alors que le nombre de reconnaissances de cancers professionnels (hors amiante) ainsi que les affections psychiques sont en hausse (respectivement +10 % et +40 %).
Les TMS représentent un peu plus de 87 % des maladies professionnelles, et les maladies liées à l’amiante un peu moins de 7 %.
Enfin, les pathologies psychiques prises en charge en 2016, au titre des maladies dites « hors tableaux », connaissent une hausse de 40% liée à l’augmentation du volume de demandes de reconnaissance (596 avis favorables prononcés par les CRRMP en 2016). L’évolution des conditions d’accès aux comités médicaux indépendants chargés de statuer sur ces demandes explique en partie leur accroissement. 50 % des dossiers transmis à ces comités sont reconnus d’origine professionnelle, contre 20 % pour les autres pathologies.
Le coût de la sinistralité
Selon le rapport, qui se tait sur la facture globale, ces accidents du travail représenteraient 41,3 millions de journées de travail perdues chaque année en raison des arrêts de travail, soit 165.126 temps plein. La note devrait en être assez salée...