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24 févr. 2020 17:06:00

Compte pénibilité. Ce qui a changé

Les textes sur la réforme des retraites contiennent un volet concernant le compte pénibilité (C2P) qui introduit quelques petits changements. Faisons le point.

Premier constat. Les textes conservent les six critères déjà connus (travail de nuit, travail posté, travail répétitif, activités en milieu hyperbare, températures extrêmes, bruit) et maintient en dehors du champ de la pénibilité les quatre exclus en 2017 (manutention de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques et exposition aux agents chimiques dangereux). En revanche, le gouvernement prévoit de déplafonner l’acquisition des points qui peuvent être utilisés pour se former. Jusqu’à maintenant, un salarié ne pouvait accumuler que 100 points sur son C2P (soit une exposition de vingt-cinq ans). Il n’y aura désormais plus de limite.

Abaissement de seuils

Par ailleurs, jusqu’à maintenant, pour être considéré comme exposé à la pénibilité liée au travail de nuit, il était nécessaire de travailler au moins une heure entre minuit et cinq heures du matin, au moins 120 nuits par an. Le gouvernement envisage de réduire ce seuil à 110 nuits. De plus, la loi actuelle prévoit, dans le cas des salariés travaillant en équipes successives alternantes, que la pénibilité est prise en compte s’il y a au moins une heure de travail entre minuit et cinq heures du matin, pour au moins 50 nuits par an. Ce seul serait lui aussi réduit pour passer à 30 heures.

La pénibilité, un enjeu majeur

La pénibilité est au cœur de la réforme des retraites. Non seulement pour le maintien dans l’emploi des salariés les plus âgés, mais aussi parce qu’il existe, comme le montre une récente étude de la fondation Jean Jaurès et de l’Ifop, un lien entre pénibilité au travail et rejet d’une réforme des retraites qui a pour objectif d’allonger la durée de cotisation. Ainsi, d’après les chiffres de l’Ifop, « 50 % des actifs qui déclarent "tout à fait" ou "plutôt" exercer un métier pénible (tâches ou gestes répétitifs, port de charges lourdes, horaires décalés ou de nuit, travail en position debout ou exposition au bruit ou aux intempéries ». Or, les actifs soumis à des facteurs de pénibilité sont plus opposés à la réforme : 50 % des actifs qui n’éprouvent aucune pénibilité physique seraient prêts à travailler plus longtemps, contre seulement 34 % des "plutôt" exposés et seulement 18 % des « tout à fait » exposés.

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