Dans une période d’incertitude quant au budget de l’INRS et la négociation en cours sur la Convention d’objectifs et de gestion (COG) 2023-2027 de la branche AT/MP, Renaud

Buronfosse (notre photo), président de l’INRS et Bernard Salengro, vice-président, dénoncent dans un communiqué de presse les incohérences du ministère de Bercy sur la question du financement de l’INRS.

Tout d’abord, ils soulignent l’incohérence de la réduction des budgets de l’institut et rappellent que l’INRS avait déjà dû faire face à une autre réduction en 2023. Une nouvelle coupe budgétaire aurait « de graves conséquences pour le fonctionnement de l’INRS : ne plus remplacer les départs de chercheurs, ne plus embaucher pour les nouveaux travaux sur les risques psychosociaux ou sur les travaux pour le BTP, ne plus pouvoir entretenir le matériel, ne plus pouvoir faire de formation, notamment auprès des jeunes, futurs salariés des entreprises et ne plus pouvoir diffuser les connaissances. »

15 millions d’euros

Double incohérence d’ailleurs puisque cette réduction, contre toute logique, interviendrait alors qu’une loi récente met en priorité la prévention primaire, et en particulier, la recherche de solutions les moins dangereuses au niveau des conditions de travail… Ajoutons que, comme le font Renaud Buronfosse et Bernard Salengro, réduire les moyens alloués à l’INRS serait incompréhensible alors que la branche AT-MP de la Sécurité sociale, spécialisée dans les risques professionnels, dispose d'un excédent supérieur à 1 milliard d'euros, « quand 15 millions d'euros supplémentaires à ce qui est accordé seraient nécessaires au bon fonctionnement de l'INRS. »

Enfin, les deux signataires rappellent que « l'investissement dans les outils de prévention

génère des économies pour les entreprises deux à trois fois supérieures par rapport au nombre d'accidents de travail et de maladies professionnelles évités. » Ne pas donner à l’INRS de poursuivre ses investissements au service de la prévention des risques n’irait pas dans le sens de l’histoire… A suivre.

Photo d’illustration © INRS