Covid-19 et PCA. Une vision élargie de l’évaluation des risques
La crise du coronavirus a démontré que jouir d’un Plan de continuité d’activités (PCA) aurait permis plus que jamais à bon nombre d’entreprises de bien mieux affronter ladite crise.
La Covid-19 a provoqué une crise de dimension sociétale et environnementale qui a porté atteinte à la santé humaine dans sa globalité. Un système s’est créé entre problématiques économiques, financières, sanitaires, sociales, organisationnelles, climatiques et les risques qui leurs étaient associés dans la vie personnelle autant que dans la vie personnelle.
Du point de vue du travail, un certain nombre d’activités et d’emplois auraient pu être préservés si les entreprises avaient su tirer les leçons de la survenance de la grippe A (H1N1) ou de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Elles auraient pu être considérées comme des alertes suffisantes pour prendre des mesures politiques structurelles et opérationnelles (évaluation, prévention, gestion, équipements de protection…).
Le PCA pour survivre
Mais pour les plus avancées, le Plan de continuité d’activités (PCA) leur aura permis de gérer l’arrêt ou l’arrêt partiel, le maintien et la reprise de leurs activités.
Pour le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale * (2013) la gestion de la continuité d’activité est « processus de management holistique. Il identifie les menaces potentielles pour une organisation, ainsi que les impacts que ces menaces, si elles se concrétisent, peuvent avoir sur les opérations liées à l’activité de l’organisation. Il fournit un cadre pour construire la résilience de l’organisation, avec une capacité de réponse efficace préservant les intérêts de ses principales parties prenantes, sa réputation, sa marque et ses activités productrices de valeurs ».
Un PCA a donc pour objet de décliner une stratégie générale d’action et de permettre à l’organisation de répondre à ses obligations externes (législatives ou réglementaires, contractuelles) ou internes (risque de perte de marché, survie de l’entreprise, image…) et de tenir ses objectifs.
Le PCA pour organiser et décider
« Une fois élaboré, le PCA regroupe les procédures documentées qui vont servir de guide à l’organisation afin de lui permettre de répondre, rétablir, reprendre et retrouver un niveau de fonctionnement prédéfini à la suite d’une perturbation importante (pour les éléments de méthode, se reporter au guide accessible dans nos références) », explique Vincent Giraudeaux, président de la Fédération des acteurs de la prévention (FAP). Avant d’ajouter : « Eléments très importants qui ont guidé les travaux de la FAP, le SGDSN rappelle également que des outils existent déjà mais qu’ils couvrent séparément plusieurs domaines indissociables : la gestion de risque, la gestion de crise, l’intervention, le maintien et la reprise d’activité. »
Le PCA pour revisiter l’évaluation des risques
La démarche de continuité d’activité est le moyen d’associer de manière globale et cohérente tous ces domaines et, en particulier, l’évaluation des risques (au sens large du terme).
A l’instar de l’évaluation des risques professionnels et du document unique, le PCA est à la fois un projet, une démarche et une production écrite en vue de l’action.
« La grande différence entre les deux est que le PCA s’intéresse à l’activité interne et externe de l’entreprise. Il offre une vision à 360° pour les dirigeants pour assoir les décisions qui assureront la pérennité de l’entreprise », poursuit le président de la FAP. Avant de conclure : « Il ouvre la voie à une vision élargie de l’évaluation des risques en milieu professionnel ; un des prochains sujets pour les travaux de la FAP. »
- A noter : La FAP publiera à l’automne un ouvrage collectif sur le PCA.
* SGDSN (2013). Guide pour réaliser un plan de continuité d’activité. Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale.
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